



a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z
Ordre religieux : S.J.
Lieux d'activité : Séville
Notice biographique :
(Séville 1562-Séville 1632). Il entre en 1576 dans la Compagnie
de Jésus, étudie ensuite la philosophie et la théologie à Cordoue
(1578-1584). Il enseigne ensuite la philosophie à Grenade (1585-88),
puis la casuistique (1588-90) et la dogmatique à Séville (1591-92),
puis à nouveau à Cordoue (1592-94). En 1600, il devient recteur du
collège jésuite de Cordoue, et en 1603, il repart à Séville pour
enseigner la dogmatique au collège San Hermenegildo, alors un très
important centre de formation jésuite (1500 étudiants). D'une santé
fragile, il refusa une nouveau poste de recteur, ainsi qu'une place à
la prestigieuse université de Salamanque. Il participa à la 6e
congrégation générale des jésuites à Rome en 1608, et se mobilisa
également contre Jansénius, lorsque celui-ci voyagea en Espagne en 1627 dans l'espoir de se rallier les
facultés de théologie contre les jésuites de Louvain. Après 1615, il se consacra entièrement à l'édition de ses nombreux cours
et travaux. Ses disputationes ne portent que sur quelques articles de la Summa theologica de
Thomas d'Aquin, mais ils sont d'une très grande profondeur et
exhaustivité. D'une érudition hors pair, il maîtrise parfaitement les
débats médiévaux du XIIIe et du XIVe, ainsi que la patristique qu'il a
beaucoup étudiée dans les sources et peut à ce titre être vu comme un
précurseur de la méthode de Denis Petau - une réputation que confirmait
par exemple encore le jésuite d'Alcala Ignacio Francisco Peinado qui dit de lui :
"vir mirandae eruditionis, in Scriptis PP. versatissimus et sedulus illorum mentis indagator" (Disputationes in octo libros Physicorum
Aristotelis, Alcala, 1680, p. 259b). A partir des
controverses sur la grâce, il fut l'un des premiers à tenter d'élaborer un système entier de théologie naturelle. Son traité De auxiliis a
malheureusement été perdu. Il se révèle particulièrement innovateur
dans les débats sur la grâce et la prédestination, en développant
l'idée d'une "infaillibilité morale", qui généralise le concept d'une
"prédétermination morale" développé par des augustins. Ces innovations
conceptuelles sont remarquables, car elles constituent la première
forme d'une "moralisation des modalités" (nécessité morale, etc.), à
côté de leur traitement logique et métaphysique. Avec l'autre grand
jésuite sévillan Diego Granado, il développa dans son traité Commentaria ac disputationes in primam partem S. Thomae. De voluntate Dei et propriis actibus eius (Lyon,
1630) une doctrine de l'optimisme théologique, à travers l'idée d'une
"nécessité morale pour Dieu de choisir le meilleur des mondes
possibles" & hypothèse généralement attribuée à G.W. Leibniz
qui ne fit que la populariser. Les doctrines de Ruiz de Montoya n'ont
cependant rencontré que de l'hostilité au sein de la Compagnie. Cette
théologie sévillane suscité des ripostes tant de la part des molinistes
que des thomistes orthodoxes qui s'allient ici en voulant réserver à
Dieu la liberté d'indifférence. Il eut cependant une influence
inattendue, notamment dans le calvinisme écossais de J. Strang. [apud
Sven K. Knebel]
Attention à ne pas le confondre avec différents autres Diego Ruiz
: d'abord un Diego Ruiz (Gandia 1648-Santiago del Estero, 1716),
missionaire
au Paraguay et professeur à l'université de Cordoba de Tucuman, qui ne
semble pas avoir laissé de manuscrits scolastiques; un autre
jésuite andalous, Diego Ruiz Solano (Cordoue 1688-Puerto de Santa Maria
1742), qui a laissé de nombreux manuscrits ; et surtout
encore un autre Diego Ruiz andalous (Grenade 1613-?), qui fut
professeur de philosophie et de théologie, et recteur d'Osuna, qui a
peut être laissé l'un ou l'autre
manuscrit (Un De praedestinatione BU Sevilla selon Uriarte, attribué à Ruiz de Montoya par Moore, 189).
Bibliographie
- F. Cereceda, "La obra 'De auxiliis' del P. Ruiz de Montoya", Estudios Eclesiásticos 14 (1935), 123-131; Estanislao Olivares, "Diego Ruiz de Montoya (1562-1632). Datos biográficos. Sus escritos. Estudios sobre su doctrina. Bibliografía", Archivo Teológico Granadino 49 (1986), 5-118; Sven K. Knebel, "Ruiz de Montoya", Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon, vol. 8 (1994); Sven K. Knebel, "Necessitas moralis ad optimum (I). Zum historischen Hintergrund der Wahl der besten aller möglichen Welten.", Studia Leibnitiana 23 (1991), 3-24; Id., "Necessitas moralis ad optimum (II). Die früheste scholastische Absage an den Optimismus. Eine unveröffentlichte Handschrift Jorge Hemelmans SJ von 1617", Theologie und Philosophie 67 (1992), 514-535; Sven K. Knebel, Wille, Würfel und Wahrscheinlichkeit. Das System der moralischen Notwendigkeit in der Jesuitenscholastik 1550-1700 (Hamburg, Felix Meiner, 2000), passim.
Oeuvres imprimées
- Commentaria ac disputationes de scientia Dei, de Ideis, de Veritate ac de vita Dei (Lutetiae Parisiorum, 1629) [Bruxelles KBR; Leuven GBIB].
- Commentaria ac disputationes in primam partem Sancti Thomae de voluntate Dei et propriis actibus eius (Lugduni, 1630) [Bruxelles KBR; Leuven GBIB].
- Commentarium in materiam de peccatis, ed. Eduardo Moore, in Archivo Teológico Granadino 59 (1996),171-258 (Ia-IIae, q. 74); 60 (1997), 207-344 (Ia-IIae, q. 74, Disputatio de delectatione morosa); 61 (1998), 193-262 (Ia-IIae, q. 75-78); 62 (1999), 141-236 (Ia-IIae, q. 79); 63 (2000), 203-286 (Ia-IIae, q. 81-83: Tractatus de originali peccato, I). 64 (2001),(Ia-IIae, q. 81-83: Tractatus de originali peccato, II). 65 (2002), 187-276 (Ia-IIae, q. 81-83) : Tractatus de originali peccato