



a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z
Lieux d'activité : Marbourg, Dortmund
Notice biographique : (Armsfeld 1589-Dortmund 1653). Surnommé le "Suárez protestant", c'est lui qui a
le plus clairement codifié la métaphysique en milieu luthérien. Il
étudie à Marbourg, puis à Giessen (à partir de 1606), où il enseigne
ensuite le grec, la logique et la métaphysique. Il est nommé doyen de
la faculté de philosophie à l'âge de 26 ans, et un an plus tard recteur
de l'université. Après le déplacement de l'université à Marbourg en
1624, il devient superintendant et inspecteur des études à Dortmund,
une ville dans laquelle il se livre à de nombreuses disputes
métaphysiques. Il meurt en se rendant à un prêche. On lui doit un Opus logicum (comprenant des traités Introductio logica, Topica, De propositionibus, De syllogismis) et un Epitome primae philosophiae (1616). Son ouvrage principal est son Opus metaphysicum
(Giessen, 1617; Oxford, 1633 & une édition utilisée par Spinoza), qui
lui assura la célébrité, et il publia également un traité de
métaphysique spéciale : Theologia naturalis et Angelographia (1621).
Son rapport avec Suárez n'est pas servile mais critique. Comme
Keckermann, il conçoit la philosophie comme un ensemble de sciences
appelées à donner les raisons des choses existantes : "philosophia est
entium quatenus entia sunt cognitio. Hoc est, Naturae entium."
Contrairement à Ramus, il exclut le non-ens du champ
d'opération de la logique, oeuvrant ainsi à une harmonisation entre les
conceptions de Ramus et celles de Zabarella. Toutefois, cela implique
une compréhension exacte de la nature des entia rationis dont la logique doit s'occuper, en les fondant sur la métaphysique conçue pour sa part comme scientia de Ente realis abstracto secundum rem et rationem a materia.
Tout ce qui dans son concept n'implique pas la matière peut dès lors
être conçu comme abstrait et faire l'objet de la métaphysique. La
"question de l'être" émerge déjà dans la langue des paysans, selon
Scheibler, qui reconnaissent que les choses "sont" : hoc est esse Entia. L'ens devient ainsi le premier objet de l'intellect (et identifié à l'intelligibile).
La métaphysique est fortement marquée par une entreprise de
conceptualisation : l'être et les catégories peuvent s'attribuer de la
même manière à Dieu et aux créatures. Scheibler refuse aussi (comme
Suárez) une distinction réelle entre l'être et l'essence. L'existence
n'est qu'une essentia modificata. Enfin, contrairement à la
tradition de Wittenberg, la pneumatologie et la théologie naturelle ne
sont pas complètement écartées de la métaphysique.
Bibliographie
- Wundt, Max, Die deutsche Schulmetaphysik des 17. Jahrhunderts, Tübingen : J.C.B. Mohr, 1939, 119-121
- Agostini, Igor, L'infinità di Dio. Il dibattito da Suárez a Caterus (1597-1641), Roma : Editori Riuniti, 2008, 186, 330
- Leinsle, Ulrich Gottfried, O.Praem, Das Ding und die Methode, Augsburg : Maro Verlag, 1985, vol. I, 322-337
Oeuvres imprimées
- Scheibler, Christoph, Metaphysica duobus libris universum huius scientiae systema comprehendens, Genevae, ex typographia Iacobi Stoër, 1636 ; Editio ultima et emendata, Oxford, 1665 [Namur CDRR]