Scholasticon

Lieux d'activité : Paris

Notice biographique : *Paris 1686, †Paris 26.I.1763. Issu d'une famille ancienne dans le négoce des livres, il entre jeune dans le clergé de Saint-Jacques-de-la-Boucherie à Paris. Après ses études, il devient professeur de philosophie au Collège du Plessis-Sorbonne, où il est plus tard nommé coadjuteur du principal. Ses cours témoigne d'une forte influence cartésienne : Besoigne fait partie de ces professeurs qui, à l’instar d’Edmond Pourchot (dont il adopte le fameux «arbre» dans sa logique), cherchent à rendre compatibles la scolastique traditionnelle et le cartésianisme. Dans sa métaphysique manuscrite, il propose une intéressante preuve géométrique de l’existence de Dieu rédigée d’après les principes de Descartes. En 1715, au terme de son enseignement de philosophie, il reçoit le sacerdoce et le 3.V.1718 le titre de docteur en théologie de la Sorbonne. Ses vertus pédagogiques lui valent également d’être appelé dans plusieurs autres collèges de la capitale pour l’instruction spirituelle des élèves. Il s’impose comme l'un des principaux partisans du jansénisme dans la Sorbonne de son temps, appelant à voter contre la bulle Unigenitus, ce qui lui vaut finalement d’être exclus de son poste de coadjuteur en 1722. En 1729, la Sorbonne le raye de la liste de ses docteurs et en 1731, il est exilé loin de Paris pour la durée d’un an. Outre ses manuscrits académiques de jeunesse, Jérôme Besoigne a laissé de nombreux imprimés, certains publiés à titre anonyme, presque tous consacrés à la défense du jansénisme (notamment Concorde des livres de la Sagesse, ou Morale du Saint-Esprit, 1737 ; Concorde des Epitres canoniques, ou Morale des Apôtres, 1747 ; Principes de la perfection chrétienne et religieuse, 1748 ; Histoire de l’abbaye de Port-Royal, 1756 ; Principes de la pénitence et de la justice, 1762 ; voir la liste très complète de ses imprimés dans le DThC II, 800 – qui ignore toutefois la production manuscrite). A la fin de sa vie, Besoigne souffre d’une maladie des nerfs dont les médecins n’ont jamais pu connaître la nature, et à laquelle il succombe en janvier 1763 : on en trouve une description curieuse dans un avertissement qui précède la relation manuscrite des voyages que les médecins l’engagèrent d’entreprendre, dans l’espoir qu’il lui procureraient quelque soulagement. Le janséniste Laurent-Etienne Rondet (1717-1785) a composé une biographie de Jérôme Besoigne.

Bibliographie

• Schmutz, Jacob, «L'invention jésuite du "sentiment d'existence", ou comment la philosophie sort des collèges», XVIIe siècle 59/4 (2007), 615-631 (628-629)

• Besoigne, Jérôme, Philosophia ad usum scholae comparata. Tomus primus, in quo clarissime exponitur compendium logicum (Collège du Plessis-Sorbonne, 1712), Paris BSG, Ms. 2177, 157 f.
• Besoigne, Jérôme, Philosophia ad usum scholae comparata. Tomus secundus, in quo omnes quaestiones logicae solvuntur (Collège du Plessis-Sorbonne, 1713), Paris BSG, Ms. 2178, 280 f.
• Besoigne, Jérôme, Philosophiae ad usum scholae comparatae secunda pars, quae continet omnes philosophiae moralis quaestiones (Collège du Plessis-Sorbonne, 1713), Paris BSG, Ms. 2179, 154 f.
• Besoigne, Jérôme, Ethica seu philosophia morali (Collège du Plessis-Sorbonne, 1713), Genova, Archivio Dellacha' di Novi (collection privée), 1 vol. Ms.
• Besoigne, Jérôme, Philosophiae ad usum scholae comparatae tertia pars, quae continet omnes metaphysicae quaestiones (Collège du Plessis-Sorbonne, 1714), Paris BSG, Ms. 2180, 170 f.
• Besoigne, Jérôme, Quarta pars philosophiae, quae continet omnes physicae generalis quaestiones, cum breviis geometriae elementis (Collège du Plessis-Sorbonne, 1714), Paris BSG, Ms. 2181, 230 f.
• Besoigne, Jérôme, Philosophiae ad usum scholae comparatae quarta pars, quae continet omnes physicae specialis quaestiones (Collège du Plessis-Sorbonne, 1714), Paris BSG, Ms. 2182, 178 f.