



a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z
Lieux d'activité : Herborn, Weissenburg
Notice biographique :
(Siegen/Nassau 1605-Transylvanie 1655)
Il étudia à Herborn à partir de 1619, à l'époque où Johann Heinrich Alsted
venait d' y être nommé recteur. On rapporte qu'à l'âge de 20 ans, il
connaissait déjà l'encyclopédie philosophique d'Alsted par cœur. Il y
reste jusqu'en 1624, date à laquelle il part poursuivre ses études
d'abord à Heidelberg, ensuite à Genève. Il effectue également de
nombreux voyages dans les pays protestants : Angleterre (Oxford),
France, Brabant, Hollande et Suisse. Il est ensuite nommé professeur de
philosophie à Herborn, et en 1629, il répond à l'appel de Gábor Bethlen
pour partir enseigner à Weissenburg en Transylvanie, qui y avait fondée
une nouvelle académie calviniste, en compagnie de Johann Heinrich Alsted
(entretemps devenu son beau-père) et de Philipp Ludwig Piscator.
Il commence à y enseigner la physique, puis est très vite engagé dans
des querelles avec les Sociniens. Tout au long de la guerre de Trente
Ans, Bisterfeld a fréquemment voyagé comme diplomate pour la cause
protestante : en Suède, Paris, Ambstedam, Leyde. Dès 1630, il
semble avoir été en contact avec Jan Amos Komenský (Comenius), dont il devait rester un disciple.
En Hollande, il entre en contact avec le groupe d'amis de Comenius autour de la Famille de Geer, avec
Samuel Hartlib ainsi que avec
Adriaan Heereboordà Leyde et Tobias Andreae,
qui avait pour sa part entrepris de faire la synthèse
entre les idées de Comenius et le cartésianisme. En 1639, Bisterfeld
est nommé maître du prince Sigismund Rákóczi, qui l'empêche également
de réaliser son désir de partir enseigner en Hollande, se plaignant de
sa " prison d'érudits " qu'est l'académie hongroise. En 1649,
il est appelé à Leyde, ce qu'empêche cette fois la naissance d'une
fille. Après 1651, il est comme Comenius impliqué dans les troubles
occasionnés par le prophète Drabík, qui avait annoncé la fin de la
maison d'Habsbourg et cherchait à imposer Sigismund Rákóczis sur le
trône de Hongrie. A la fin de sa vie, il renonce à la Hollande et
s'établit définitivement en Transylvanie, devient propriétaire terrien
à Nádas et reçoit de son prince ensuite un domaine à Tövis. Il était
populaire auprès du peuple, qui appréciait sa connaissance de la magie
naturelle, ce que lui valut la réputation d'un " professeur
nécromancien " qui selon la croyance populaire, a été déchiré par
le Diable à sa mort, à l'instar du Dr. Faust. En réalité, Bisterfeld
mourrut calmement dans son lit en 1655.
Bisterfeld est avec Johann Heinrich Alsted
l'un des premiers à concevoir une métaphysique dans une
perspective encyclopédique, comme une " pansophie ", projet que poursuivit également Jan Amos Komenský.
Il cherche à réformer la métaphysique, partant de la connaissance humaine et de ses notions innées qui permettent
d'arriver à de premiers principes, ce qui lui vaut d'être une science universelle remplaçant à ce titre la dialectique ramiste.
Longtemps restée à l'ombre de l'œuvre de ce dernier, son œuvre eut surtout de l'influence à titre posthume,
et doit beaucoup à Adriaan Heereboordpour sa diffusion.
Il convient de remarquer également que G.W. Leibniz l'a étudiée,
et à même laissé des prises de notes à son propos (Notae ad Jo. Henricum Bisterfedium, Ak. VI-1, 151-160). [apud Leinsle]
Bibliographie
- Johann Kvacsala, "Johann Heinrich Bisterfeld", Ungarische Revue (Leipzig, Brockhaus), 13, 1893, 1-2 (jan-feb), 40-59; 3-4 (märz-april), 171-196; & Leroy E. Loemker, "Leibniz and the Herborn Encyclopedists", Journal of the History of Ideas 22 (1961), 323-338; & Gerhard Menk, "Das Restitutionsedikt und kalvinistische Wissenschaft. Die Berufung Johann Heinrich Alsteds, Philipp Ludwig Piscators und Johann Heinrich Bisterfelds nach Siebenbürgen", JHKV 31 (1980), 29-63; & Ulrich Gottfried Leinsle, Reformversuche protestantischer Metaphysik im Zeitalter des Rationalismus (Augsburg, 1988), 27-40; & Maria Rosa Antognazza, "Immeatio and emperichoresis. The theological roots of harmony in Bisterfeld and Leibniz", in The Young Leibniz and his Philosophy (1646-1676), ed. Stuart Brown (Dordrecht-Boston-London, 1999), 41-64.
Oeuvres imprimées
- Philosophiae primae Seminarium (1652)
- Elementorum logicorum libri tres (disponible sur Gallica).
- Bisterfeld redivivus. Tomus 1 posthumorum operum (disponible sur Gallica).
- Bisterfeld redivivus. Tomus 2 posthumorum operum (disponible sur Gallica).