



a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z
de
Ordre religieux : O.P.
Lieux d'activité : Salamanque, Séville
Notice biographique : (Toro 1443-Séville 1523). Théologien dominicain espagnol du début du XVIe, un des promoteurs du renouveau
thomiste sur la péninsule, mais également Grand Inquisiteur. Il entre dans l'ordre dominicain en 1470 au couvent
de San Idelfonso de sa ville natale, puis part à l'université de Salamanque pour ses études. Il y enseigna
ensuite la philosophie naturelle, la théologie sur la chaire de prime (mai 1480), après avoir été le substitut
de Pedro Martinez de Osma, puis sur la chaire de vêpres.
En 1486, il abandonne ses activités académiques et est appelé à la cour comme précepteur
du prince Don Juan, le fils unique des Rois catholiques et dont il sera aussi le testamentaire à sa mort en 1497.
Il est ensuite nommé évêque de Zamora (1494) par Alexandre VI, puis successivement de Salamanque
(1496), de Jaén (1498) de Palencia (1500) et finalement archevêque de Séville (1504). A la mort
de Tomás de Torquemada, il lui succéda dans la fonction de Grand Inquisiteur (1498-1506),
au cours d'années où son activité était particulièrement intense : Juan Antonio Llorente, le dernier secrétaire
général de l'Inquisition espagnole rapporte que durant les septs années de son activité inquisitoriale,
1664 personnes ont été brûlées vivantes, 832 en effigie et 32456 condamnées à d'autres peines ou actes de
pénitence (Cf. Histoire critique de l'Inquisition d'Espagne, 4 vol. Paris, 1815-17).
Il se révéla particulièrement dur envers les conversos, allant jusqu'à accuser fray Hernando de Talavera
(confesseur d'Isabelle la Catholique et éminence grise de la cour avant Cisneros)
d'être judaïsant. Lorsque celui-ci fut innocenté en 1506, la position de Deza fut fragilisée, et
suite au grand
soulèvement en Andalousie, il dut finalement renoncer à son son mandat, qui passa alors à Francisco Jiménez de Cisneros.
Diego de Deza était également nommé chancelier de Castille, et confesseur du roi, et à la mort
d'Isabelle, il fut avec Don Fernando et Cisneros son testamentaire.
D'après Christophe Colomb, Deza aurait été l'un de ses principaux soutiens auprès de la Cour.
Peu avant sa mort en 1523, il a encore été nommé archevêque de Tolède par le pape Adrien VI, mais il mourut au couvent
de San Jerónimo de Buenavista (Séville) avant de pouvoir l'assumer.
Son oeuvre philosophique doit surtout être retenue pour sa rénovation des études thomistes dans la péninsule,
qu'il soutint
également institutionnellement en réformant l'ordre dominicain et en fondant le Colegio de Santo Tomás à Séville.
Ses commentaires sont fortement influencés par l'oeuvre de Jean Capréolus
Bibliographie
- Pierre Mandonnet, Les Dominicains et la découverte de l'Amérique (Paris,1893), 99 sq.; & Armando Cotarelo y Valledor, Fray Diego de Deza. Ensayo biográfico (Madrid, 1905); & M. García, "Fray Diego de Deza, campeón de la doctrina de Santo Tomás", La Ciencia tomista 14 (1922), 188-198; & M. Canal, "Fray Diego de Deza. Algunos datos para su biografía", AOP 16 (1923), 237-240; & A. Pérez Goyena, "El cuarto centenario de la muerte del Maestro Fray Diego de Deza", Razon y fe 67 (1923), 21-40; & Vicente Beltrán de Heredia, Historia de la Reforma de la Provincia de España (1450-1550) (Rome, 1939); & Francisco Najavas, "La doctrina de la gracia en Diego de Deza, O.P.", Archivo Teológico Granadino 20 (1957), 5-153; & G. Arimön, La teología de la fe y fray Diego de Deza (Madrid, 1962); & DHEE II, 746 sq.; Díaz 2, 535-538; A. Huerga, Intr. à: Agustín de Esbarroya, Purificador de consciencia (Madrid, 1973), 60-103. & Ramón Hernández Martín, "Aportación del tomismo español al pensamiento medieval hispano", in Pensamiento Medieval Hispano. Homenaje a Horacio Santiago-Otero, ed. José María Soto Rábanos (Madrid-Zamora, 1998) II, 1117-42 (1135-36).
- Schmutz, Jacob, «Bellum scholasticum. Thomisme et antithomisme dans les débats doctrinaux modernes», Revue thomiste 108(2008)1, 131-182 (140)
Manuscrits
- In defensione sancti Thomae ab impugnationibus magistri Nicholai magistrique Mathiae propugnatoris sui (oeuvre dédiée au cardinal de Tolède, Pedro de Mendoza), BU Valladolid, Ms. 160 (127).
Oeuvres imprimées
- In defensione sancti Thomae ab impugnationibus magistri Nicholai magistrique Mathiae propugnatoris sui (Sevilla, 1491) [BN Madrid, Incunables, n° 2485], avec deux autres éditions : Defensorium Doctoris Angelici Divi Thomae Aquinatis contra invectivas Matthiae Dorink in replicationibus contra dominum Paulum Burgensem super Bibliam (Paris, 1515) [Sevilla BC; Paris BMaz, n° 23312]; Novarum defensiones doctrinae beati Thomae de Aquino super libros Sententiarum quaestiones, 3 vol. (Séville, 1517).