Ordre religieux
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Ordre religieux : S.J.

Lieux d'activité : Rome (Collegium Romanum), Alcalá (Collège jésuite)


Notice biographique
: (Villaescuesca de Haro 1549-Alcalá 1604). L'un des théologiens les plus décisifs du tournant du XVIIème, un siècle qui s'est souvenu de lui comme de l'Augustinus Hispanus. Il entre dans le collège jésuite de Belmonte, puis suit des études de philosophie à Alcalá sous Domingo Báñez, puis de théologie après son noviciat. Il devient également un excellent philologue (grec et hébreu). Il commente en 1572 pour la Compagnie de Jésus, puis enseigne à Ocaña, à Madrid et Alcalá jusqu'en 1585. Ce protagoniste capital de la seconde scolastique peut faire figure de véritable alter ego de Francisco Suárez, au point que Grabmann a pu dire qu'il fut pour Suárez ce que Duns Scot fut pour Thomas (Grabmann 1933, p. 169) : Jésuite comme lui, il est également deux fois son successeur. D'abord à Rome, où il va le remplacer en 1585 (où il enseigne jusqu'en 1590), puis à Alcalá, où il vient en un certain sens le chasser de la chaire de prime en 1592. L'histoire de la Compagnie a gardé à la fois le souvenir de nombreux dissentiments entre les deux hommes, tout en tentant d'en donner l'image d'une estime mutuelle. La victoire institutionnelle de la philosophie de Suárez aura également contribué à l'oubli de celle de Vázquez, à maints égards pourtant plus originale. Divers documents confirment pourtant une animosité indéniable entre les deux, qui ne pouvait être qu'augmentée par la grande différence de caractère attestée entre les deux hommes, Vázquez étant un homme aussi jovial et populaire que Suárez pouvait être perçu comme aigre, mélancolique et reclus. La victoire institutionnelle de la philosophie de Suárez a également contribué à l'oubli de celle de Vázquez. Dans son enseignement, Vázquez suit les grandes lignes de la Compagnie, mais fait souvent preuve d'une liberté et d'une originalité plus grandes que Suárez, ce qui laissait la porte ouverte aux nombreuses réfutations et contre-réfutations auxquelles se sont livrés les deux docteurs, ainsi qu'à la réputation un peu sulfureuse que lui ont faite les annales des Dominicains, qui l'accusent d'avoir professé de fausses doctrines dans le seul but de se mettre en en avant (Hurter 1892, I, p. 144). Ses oeuvres sont nombreuses et couvrent presque tous les domaines couverts par Suárez (voir liste dans DTC), mais son oeuvre théologique principale reste ses Commentarium et disputationum in Summam S. Thomae (Alcalá, 1598; Ingolstadt, 1608-1611; Anvers, 1621; Lyon, 1631). En matière de théorie de la connaissance, Vázquez suit Durand et Hervé de Nédellec et s'écarte des thèses communes sur la vérité qui dans la connaissance intuitive n'est plus directement à chercher dans la conformité de la pensée avec l'objet connu. En métaphysique, il rejette de nombreuses thèses thomistes, comme la distinction réelle entre l'étant et l'essence, la limitation de l'acte ou encore la matière comme principe d'individuation. Il fonde Dieu dans son aseité absolue, doctrine critiquée par Suárez (De Deo uno, livre II, c. 1, n. 2 sq.), et les créatures comme être participé. A noter également un développement significatif dans la définition de l'infinité de Dieu : au contraire de la tradition scolastique, Vázquez définit l'infinité de Dieu par le nombre infini d'attributs infinis (In Primam, disp. 25, c. 1) - un enseignement dont on retrouvera les traces dans le panthéisme de l'âge classique. Enfin, sa doctrine de la possibilité est plus audacieuse que celle de Suárez, dans la mesure où elle s'établit sur une non-contradiction absolue et une idéalité autonome (In Primam, disp. 104, § 12). En théologie, il défend que ce monde ne pourrait pas être le meilleur possible (In Prima-Secundae, disp. 43, §§ 16-17), suit la théorie de l'influence des motifs au niveau de la grâce, et suit globalement le molinisme. En philosophie juridique, il donne une autonomie quasiment totale à la nature humaine dans la fondation de la loi, et ne considère pas celle-ci (comme nombre de thomistes de son époque) comme un praeceptum Dei legislatoris (Rommen 1948). Vázquez défend ainsi l'idée que la loi naturelle est une règle indépendante de toute volonté, même divine (In Ia-IIae, disp. 150, c. 3, § 22). Il existe un compendium de sa métaphysique sous forme de Disputationes metaphysicae desumptae ex variis locis suorum operum , rédigées par Murcia de La Llana afin de concurrencer celle de Francisco Suarez.


Autres sources

  • Cristobal de Castro, Vida del P. Gabriel Vazquez, ed. ATG 37 (1974), 227-244.
  • Arriaga, Rodrigo de, Disputationes de legibus, disp. 1, s. 2, ss. 2, « Examinatur sententia Patris Vasquez », Lyon 1647, p. 6-8, passim

Bibliographie
  • Werner, Scholastik, 95-160. & Sommervogel VII, 513-519; & DHCJ IV (2001), 3912b-3913b (J.P. Donnelly); & Raoul de Scorraille, François Suarez (Paris, 1912), I, 349-478; & F. Cereceda, "Censuras y apologias del 'De adoratione'", Estudios Eclesiasticos 14 (1935), 555-564; & Friedrich Stegmüller, "Zur Prädestinationslehre des jungen Vasquez", in Aus der Geisteswelt des Mittelalters. FS Grabmann (Münster, 1935), 1287-1311; & J. Zürcher, Das Wesen der Sünde bei Gabriel Vazquez (Roma, 1938); & Roland Dalbiez, "Les sources scolastiques de la théorie cartésienne de l'être objectif", Revue d'histoire de la philosophie 3 (1939), 464-472; & Jakob Fellemeier, "Begriff und Verpflichtung des positiven Gesetzes bei G.V.", Scholastik 15 (1940), 360-374; & L. Sullivan, Justification and the Inhabitation of the Holy Ghost. The Doctrine of Gabriel Vazquez (Chicago, 1940); & José M. Hellín, "Sobre la unidad de la teología dogmática y moral en el P. V.", Estudios Eclesiásticos 18 (1944), 256-265; & Eleuterio Elorduy, "La predestinación en Suárez. Controversias con V., Salas y Lesio", Archivo Teológico Granadino 10 (1947), 5-151; & Manuel Quera, "La contrición en la justificación según Suárez y V.", Estudios Eclesiásticos 22 (1948), 561-569; & José A. de Aldama, "Un parecer inédito del P. G.V. sobre la doctrina agustiniana de la gracia eficaz", Estudios Eclesiásticos 23 (1949), 515-520; & H. von Garssen, Die Naturrechtlehre bei Gabriel Vazquez (Göttingen, 1951); & Louis Vereecke, Conscience morale et loi humaine selon Gabriel Vazquez (Paris-Tournai, 1957); & Luciano Pereña Vicente, "Importantes documentos inéditos de Gabriel Vázquez", Revista española de teologia 26 (1956), 193-214; & St. Sasina, De doctrina scandali apud Vazquez (Roma, 1957); & J. Slovak, De conscientia morali apud Gabriel Vazquez (Roma, 1971); & L. Maldonado, El comentario de Gabriel Vazquez a la q. 1 de la Suma, en la perspectiva problematica contemporanea en torno a la esencia de la teologia (Vitoria, 1964); & R. Araud, "Une étape dans l'histoire du traité de la conscience morale : le 'Traité de la conscience' chez Gabriel Vázquez", Mélanges de science religieuse 24 (1967), 1-48, 113-152; & F.M. Fukamizu, Precetto di elemosina nel pensiero di Gabriel Vazquez (Roma, 1968); & Rainer Specht, "Zur Kontroverse von Suárez und V. über den Grund der Verbindlichkeit des Naturrechts", Archiv für Rechts- und Sozialgeschichte 45 (1969), 235-255; & Miguel Angel Asiáin, "El proceso de la justificación de la humanidad según el P. G.V.", Archivo Teológico Granadino 32 (1972), 5-77; & D.H. Maes, "La femme et le sacerdoce d'après Gabriel Vazquez", Studia moralia 10 (1972), 279-346; & Quintin Aldea, "Gabriel Vazquez y la limitación del poder espiritual por el temporal. Recursos de fuerza y retención de bulas", Homenaje a E. Elorduy (Bilbao, 1978), 49-67; & A. Martinez Sierra, "El culto a Maria en Gabriel Vazquez", Archivo teologico granadino 43 (1980), 73-89; & Sven K. Knebel, "Scientia Media. Ein diskursarchäologischer Leitfaden durch das 17. Jahrhundert", Archiv für Begriffsgeschichte 34 (1991), 262-294; & Ulrich G. Leinsle, Einführung in die scholastische Theologie (Paderborn, 1995), 310-314; & Elisabetta Tozza, "Gabriel Vázquez: l'"Agostino Spagnolo"", Atti dell'Accademia pontiniana (1997), 77-88; & Jacob Schmutz, "Un Dieu indifférent. La crise de la science divine dans la scolastique moderne", in Le Contemplateur et les idées. Modèles de la science divine du néoplatonisme au temps modernes, ed. Olivier Boulnois / Jacob Schmutz / Jean-Luc Solère (Paris, 2002). & Jacob Schmutz, "Le miroir de l'univers: Gabriel Vazquez et les commentateurs jésuites", in Sur la science divine, ed. Jean-Christophe Bardout / Olivier Boulnois (Paris, 2002), 382-411. & Ugo Baldini, "Ontology and mechanics in Jesuit scholasticism: the case of Gabriel Vazquez", in Scientiae et artes. Die Vermittlung alten und neuen Wissens in Literatur, Kunst und Musik, ed. B. Mahlmann-Bauer (Wiesbaden, 2004), I, 99-142.
  • Schmutz, Jacob, «Le miroir de l’univers : Gabriel Vázquez et les commentateurs jésuites», dans: Sur la science divine, Bardout, Jean-Christophe; Boulnois, Olivier (éds), Paris : PUF, 2002, 382-411
  • Agostini, Igor, L'infinità di Dio. Il dibattito da Suárez a Caterus (1597-1641), Roma : Editori Riuniti, 2008, 5, 30, 50, 52, 57-60, 63, 65, 77, 101-102, 104, 111, 115-138, 144, 147-152, 154-161, 163, 165, 168, 170, 172-174, 177, 197, 199-200, 207, 215-217, 220-221, 231, 236, 238-239, 241-242, 250, 253, 255, 259, 261-264, 275, 278, 280, 282, 290-291, 293, 324, 333, 353, 360, 366, 367-369
  • Wells, Norman J., «John Poinsot on Created Eternal Truths vs. Vázquez, Suárez and Descartes», American Catholic Philosophical Quarterly 68(1994)3, 425-466
  • Leinsle, Ulrich Gottfried, O.Praem, Einführung in die scholastische Theologie, Paderborn : Schöningh, 1995, 310-314

Manuscrits
  • Opera theologica, Madrid AHN, Secc. Universidades y Colegios, Ms. 1197 F (inclut des casos practicos ; informes morales ; Commentarii in Secundam-Secundae; Commentarii in tertiam; De auxiliis. Cf. la description dans Pereña Vicente 1956)
  • Compendium tractatus de gratia, Madrid BNE, Ms. 4534, f. 358-443.
  • Ia-IIae Summae theologiae. De Gratia Dei cum commentariis R.P. Gabrielis Vazquez e Societate Jesu (1597), Lisboa BN, Fundo Geral, Ms. 2794.
  • Apologia P. Gabrielis Vazquez e Societate Jesu pro juridictione Ecclesiastica contra Magistratus saeculares, in duas disputationes divisas, 13 f., Madrid BNE, Ms. 2598; Madrid RAH, Ms. 9/3379, f. 82r-115v.
  • Tractatus de conscientia recta, erronea, dubia et scrupulosa, Madrid RAH, Ms. 9/3221, f. 332r-373r.

Oeuvres imprimées
  • Vázquez, Gabriel, De cultu adorationis libri III, Alcalá, 1594 [Madrid BUC, googlebooks]
  • Commentariorum in primam partem S. Thomae (Alcalá, 1598).
  • Commentariorum in primam-secundae S. Thomae, 2 vol. (Alcalá, 1598-1605).
  • Commentariorum in tertiam partem, 4 vol., Alcalá (1609-1615).
  • Paraphrasis et explicatio ad nonnullas Pauli Epistolas (Alcalá, 1612).
  • Vázquez, Gabriel, Disputationes metaphysicae desumptae ex variis locis suorum operum, ed. Francisco Murcia de la Llana, Madrid, 1617; Anvers 1618
  • Opuscula moralia (Venise, 1618).
  • "Respuestas a varios casos del Japón", ed. y trad. J. López-Gay, Monumenta Nipponica 16 (1960), 132-160.
  • "Respuestas a 15 proposiciones que propuso Clemente VIII", ed. in Estudios Eclesiásticos 23 (1949), 516-520.

 

 

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