



a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z
Lieux d'activité : Digne, Aix-en-Provence, Paris
Notice biographique :
(Champtercier/Provence 22.I.1592-Paris 24.X.1655), aussi Gassend.
Il fit sa première formation à Digne (1599-1606), puis à domicile sous
la supervision de son oncle.
En 1608, il entra à l'université d'Aix où il étudia la philosophie et
la théologie.
Il fut ensuite Principal du Collège de Digne (1612-1614), et reçut
ensuite son doctorat de théologie à Avignon et fut ordonné prêtre
(1615). Il fut prévôt de la cathédrale de Digne (jusqu'en 1634,
lorsqu'il fut nommé doyen), et commença une carrière de professeur de
philosophie à l'université d'Aix (1617-1623), interrompue
lorsque les jésuites prirent le contrôle de l'Université. Il mena alors
une vie d'érudit et de scientifique en contact avec la "République des
lettres philosophiques"
de son temps, et réside principalement à Paris entre 1628 et 1632, à
l'exception d'un voyage en Hollande. Il y fréquente Marin Mersenne et
le milieu des "libertins érudits" (Boulliau, Mydorge, Naudé, La Mothe
le Vayer, etc.), et correspond avec de nombreux autres savants
(Cassini, Hevel, Vallis, Kepler, etc.).
Il retourne ensuite en Provence (1632-1641), et travaille avec son ami
Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637), dont la mort sembla avoir
causé une grande dépression.
en Gassendi, puisqu'il abandonna un temps ses recherches scientifiques
pour écrire une biographie de son ami.
Il revient ensuite à Paris (1641), recommence à fréquenter le cercle de
Mersenne et les frères Dupuy. C'est alors qu'il propose des objections
célèbres aux
Méditations de Descartes, et travailla à d'autres recherches.
En 1645, il fut nommé professeur de mathématiques au Collège Royal de
Paris, sur les recommandations du Cardinal de Richelieu
Il "prendra sa retraite" trois ans plus tard, année de la mort de
Mersenne (1648), et retourna à nouveau en Provence pour cinq ans
(1648-1653),
période durant laquelle il s'engagea dans différentes disputes avec
Morin et forme son principal étudiant, François Bernier (qui publia
finalement un
Abrege de la philosophie de Gassendi, Lyon, 1678; 1684).
Il
retourne pour une dernière fois à Paris en 1653, et s'installe au
deuxième étage de l'Hotel Montmor, et il aida à jeter les bases de ce
qui allait devenir l'Académie Montmor. C'est là qu'il tomba très
malade, sujet à des épisodes de forte fièvre, et il s'en remet au corps
médical et subit une dizaine de saignées avant d'expirer à l'âge de 63
ans, trop faible alors même pour parler.
Le travail scientifique de Gassendi porte surtout sur l'astronomie.
Observateur attentif, il tient un carnet de notes détaillé qui comporte
à la fin de sa vie plus de 400 pages. En 1631, il est le premier à
observer grâce à un télescope galiléen le passage de Mercure prédit par
Kepler. Mais si ses publications scientifiques sont importantes, c'est
surtout dans le domaine de la philosophie qu'il s'illustre. Partisan de
l'atomisme épicurien, pour lui compatible avec la doctrine chrétienne,
Gassendi critique les méthodes inductives de la philosophie
cartésienne, de même que les théories d'Aristote. Sa recherche d'une
voie intermédiaire entre scepticisme et dogmatisme aura une grande
influence sur les futurs philosophes de l'empirisme moderne, parmi
lesquels Locke et Bayle. Sa philosophie a joui d'une réception mitigée
dans les milieux scolastiques, certains ayant adopté son atomisme,
d'autre l'ayant rejeté.
Bibliographie
- DBF XV, 617-619; & H. Berr, Du scepticisme de Gassendi, trad. Bernard Rochot (Paris, 1960); & G.S. Brett, The Philosophy of Gassendi (London, 1908); & P. Humbert, L'oeuvre astronomique de P. Gassendi (Paris, 1936); & G. Hess, "P. Gassend. Der Französiche Späthumanismus und das problem von Wissen und Glauben", Berliner Beiträge zur Romanischen Philologie, 9/3-4 (1939), 1-199; & R. Pintard, La Mothe Le Vayer, Gassendi, Guy Patin. Etudes de biographie et de critique suivies de textes inédits de Guy Patin (Paris, 1943); & Bernard Rochot, Les travaux de Gassendi sur Epicure et sur l'atomisme, 1619-1658 (Paris, 1944); & Bernard Rochot, "Le cas Gassendi", Revue d'Histoire Littéraire de la France (1947), 289-313; & R. Pintard, "Modernisme, humanisme, libertinage, petite suite sur le cas Gassendi", Revue d'Histoire Littéraire de la France (1948), 1-52; & Bernard Rochot, "Gassendi et le Syntagma Philosophicum", Revue de Synthèse (1950), 67-79; & Bernard Rochot, "Les vérités éternelles dans la querelle entre Descartes et Gassendi", Revue philosophique de la France et de l'Étranger (1951) ; & Bernard Rochot, "Gassendi et la logique de Descartes", Revue philosophique de la France et de l'Étranger (1955), 300-308; & Alexandre Koyré / G. Montgrédien / A. Adam / Bernard Rochot, Pierre Gassendi, sa vie et son oeuvre (Paris, 1955); & J.S. Spink, French Free-thought from Gassendi to Voltaire (London, 1960, trad. française Paris, 1966); & Tullio Gregory, Scetticismo ed empirismo, studio su Gassendi (Bari, 1961); & A.G. 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Liens Internet
- Société Pierre Gassendi.
- Robert Hatch, Gassendi Web.
- Saul Fisher, 'Probabilist'; Deductive Inference in Gassendi's Logic.
Oeuvres imprimées
- Exercitationes paradoxicae (1624) ; Dissertations en forme de paradoxes contre les aristotéliciens, trad. Bernard Rochot, Paris, 1959.
- Parhelia, sive soles quatuor (1630).
- Mercurius in sole visus (1632).
- Viri illustris Nicolai Claudii Fabricii de Peiresc . . .Vita (1641).
- Objections aux Méditations de Descartes (1641).
- Disquisitio metaphysica, Amsterdam, 1644 ; Recherches métaphysiques , trad. Bernard Rochot, Paris, 1962.
- Animadversiones (1649).
- Institutio logica (1658), ed. and transl. Howard Jones, Assen, 1981.
- Opera omnia, 6 vol., Lyon, 1658 (repr. Stuttgart, 1964).
- Lettres familières à François Luillier pendant l'hiver 1632-1633, ed. Bernard Rochot, Paris, Vrin, 1944.
- Vie et mœurs d'Épicure, traduction, introduction, annotations Sylvie Taussig, Paris, Éditions Alive, 2001.
- Lettres latines, in Sylvie Taussig, Les Lettres latines de Gassendi. Traduction et annotation (Diss. Université de Paris X-Nanterre, 1995-96).
- The selected Works of Pierre Gassendi, trans. and ed. Craig B. Brush, New York, 1972
- Walter Charleton, Physiologia Epicuro-Gassendo-Charletoniana: or A Fabrick of Science Natural, Upon the Hypothesis of Atoms, London, 1654.