



a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z
Lieux d'activité : Berlin
Notice biographique :
(Köln/Spree 1589-Berlin 1634). Il étudia sous Jakob Martini
à Wittenberg, et y rejoint la faculté de philosophie, où il dispute la
majeure partie des questions qui deviendront son principal ouvrage. En
1618, il accepte le poste de Recteur au Gymnasium zum Grauen Kloster de Berlin, où il restera jusqu'à sa mort. Auteur d'un Habitus primorum principiorum seu intelligentia (1625), qui peut être considérée comme la réponse luthérienne à l'Hexilogia d'Alsted, et qui font de lui le fondateur de la "noologie" ou de la "gnostologie" luthérienne, comme la devait la développer Abraham Calov
(qui réédita d'ailleurs l'ouvrage de Gutke en 1666). Ouvrage visant à
refonder l'épistémologie de son temps, il parle d'une nouvelle science
qui est l'intelligentia, définie comme "habitus intellectualis
principalis, contemplans subtilitatem, quatenus ex eadem principia
cognoscendi fluunt." Le but est de tirer les principes de la
connaissance à partir de la subtilitas des choses (en ce sens
très différent d'une épistémologie post-kantienne). Il en va de même
pour la logique, qui doit se conformer aux choses, et non inversément.
La science n'est pas innée, seulement acquise (l'intellect est défini
comme une nuda tabula, et est déterminé par la res qui
l'appréhende, ce qui lui permettra de dégager les principes : pas
encore de subjectivisme de la connaissance, comme chez Kant). Il
convient toujours de distinguer au sein d'un objet entre l'entitas et
la scibilitas. Gutke s'éloigne toutefois de Scaliger et de Cardano dans
sa définition de la "subtilité", en la désignant comme l' "optima et
accurata rerum dispositio, ex affinitate et coniunctione earundem
orta". Il y a également un sens théologique, dans la mesure où elle
exprime aussi un rapport entre les choses créées et Dieu.
Bibliographie
- Ulrich Gottfried Leinsle, Das Ding und die Methode (Augsburg, 1985), I, 394-410.