



a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z
Lieux d'activité : Paris
Notice biographique :
(v. 1600-1668, d'apoplexie). Docteur de la faculté de théologie de la Sorbonne en 1626, où il prit part à de nombreuses
affaires, et fut ainsi mêlé à la condamnation de la Somme de théologie du P. Garasse. Il fit partie du groupe des
vingt-neuf docteurs séculiers qui réclamaient du parlement confirmation et application des anciens arrêts, en vertu desquels
chaque maison de mendiants ne pouvait envoyer que deux docteurs aux assemblées de la faculté (juillet 1626). Il fut
en 1632 l'un des approbateurs de l'ouvrage du P. Guillaume Gibieuf de l'Oratoire.
Il prit part ensuite aux débats suscité par le pamphlet gallican Optati Galli de cavendo schismate liber paraeneticus
de l'Oratorien Claude Hersent (Paris, 1640), en y répondant par un volume De consensu hierarchiae et monarchiae,
adversus paraeneticum Optati Galli schismatum fictoris libri VI (Paris, 1640, en français 1641), dans lequel il s'efforce
de démontrer que les édits des rois, en particulier le célèbre édit d'Henri II sur la clandestinité, ne sont pas en opposition
avec les décrets du Concile de Trente. En 1643, il publie l'ouvrage qui lui assura une renommé d'érudit, à savoir son
APXHEPATIKON, Liber pontificalis Ecclesiae graecae, dans lequel il a rassemblé les résultats de ses lectures dans les
euchologes manuscrits de la bibliothèque royale, ouvrage qui est une source essentielle de l'histoire de la liturgie grecque
dans le monde latin. Habert prend ensuite le titre de chanoine théologal de Paris, abbé de Sainte-Marie des Alluz en Poitou,
docteur de Sorbonne et prédicateur ordinaire du roi. Il reprit ensuite la polémique en particulier contre le jansénisme, lors
de l'affaire de l'Augustinus en Sorbonne, attaquant l'interprétation de saint Augustin proposée par l'évêque d'Ypres,
tant en Sorbonne qu'à Notre Dame, attaquant sans relâche les dogmata calviniano-janseniana. C'est dans ce
cadre que Antoine Arnauld monta en lice contre lui dans une Apologie de Monsieur Jansénius évesque d'Ipre
et de la doctrine de saint Augustin expliquée dans son livre intitulé Augustinus contre trois sermons de monsieur Habert
(Paris, 1644), auquel Habert répondit par La Défense de la foy de l'Eglise et de l'ancienne doctrine de la Sorbonne,
touchant les principaux points de la grâce (Paris, 1644). Il s'y présentait comme partisan de la grâce efficace, mais
d'une manière très différente de celle de Jansénius, et Arnauld répliqua encore une fois par une Seconde apologie
de monsieur Jansénius (1645), où il insistait surtout sur les différences entre jansénisme et calvinisme.
Il demanda aussi avec insistance que soient pris en considération les Pères grecs
Il continua la querelle
sur des matières plus ecclésiologiques, contre Arnauld et Barcos. Finalement, Habert fut nommé à l'évêché de Vabres et
sacré à Paris en 1645. Il publia encore un grand ouvrage dogmatique grecque : Theologiae graecorum Patrum vindicatae
circa universam materiam gratiae, libri III (Paris, 1646; Würzbourg 1863), dans laquelle il confronte la doctrine des pères
grecs sur la grâce avec les données de l'Ecriture et des Conciles, de saint Augustin et de saint Thomas et avec l'enseignement
traditionnel de la Sorbonne, et il s'y explique aussi encore sur le P. Guillaume Gibieuf.
Bibliographie
- DThC VI, 2011-2013; Lucien Ceyssens, "L'antijanséniste Isaac Habert (1598-1668)", Bulletin de l'Institut historique belge de Rome 42 (1972), 273-305 [repris dans Jansenistica Minora, t. XI, Amsterdam, 1973, fasc. 90].
Oeuvres imprimées
- In B. Pauli Epistolas tres episcopales ad Timotheum et unam ad Philemonem expositio perpetua, Paris, Imprimerie Royale, 1656 [Paris CSèv 15124];
- La Défense de la foi de l'Eglise contre le livre intitulé Apologie de Jansénius, Paris, Thomas Blaise, 1644 [Paris CSèv 48424/1].
- Theologiae graecorum patrum vindicatae circa universam materiam gratiae, Paris, S. Piget, 1646 [Paris CSèv 2118].